vendredi 30 août 2019

Corps sans personne (suite ou écho)

Quelques pièces de monnaie



Et après avoir publié ce texte Corps sans personne, je vois une photo dans un numéro ancien d'Archéologia, celle d'un moulage accroupi. La trace rematérialisée d'un homme. Il a tenté en vain de se protèger contre les émanations mortelles du Vésuve. Il n'est pas retourné à la poussière. Il est devenu plâtre.

Je connais cette image depuis mes premiers livres sur Pompéi. Mais jamais je n'avais vu, sur la caisse en bois où il est posé, toutes ces pièces de monnaie que des gens ont jetées à travers des grilles, dans la poussière où s'entassent des amphores et, sur des étagères, des tessons de tuiles.

Pourquoi ce geste ? Pourquoi cette petite monnaie ?
Parce qu'il est devenu plâtre ?
Offrande à la déesse de la renommée, parce qu'ainsi figé, il est passé à la postérité ?
Geste apotropaïque pour se préserver contre une mort soudaine ?

Mon étonnement frise la sidération.
Pourtant, plus je regarde la photo, et plus j'ai l'impression de comprendre...

Photo Béatrice Robert, Archéologia n°479, juillet-août 2010


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